La Maison des métiers du grand âge est expérimentée à Tours pour l’attractivité du secteur

Publié le 10/03/2025 par Lydie Watremetz
Article Hospimedia 

 

Promouvoir avec justesse les professions d’aide-soignant et d’auxiliaire de vie en Ehpad et à domicile, tel est le pari de la Maison des métiers du grand âge à Tours. L’expérimentation est lancée par des acteurs régionaux de l’emploi et du secteur.

métiers grand âge

L’inauguration, ce 4 mars, de la Maison des métiers du grand âge à Tours (Indre-et-Loire) a officiellement lancé son expérimentation programmée jusqu’en juin prochain. Ce dispositif vise tout particulièrement à valoriser le secteur. Tous les mardis depuis le mois de février, des demandeurs d’emploi, sur les recommandations de France Travail, de la mission locale de Touraine ou encore du conseil départemental d’Indre-et-Loire, sont invités à rencontrer des professionnels à la découverte des problématiques phares de l’accompagnement. Sous le terme de métiers, ce sont en fait deux professions qui sont concernées, soit celle d’auxiliaire de vie et celle d’aide-soignant. Cette maison, qui se présente comme un lieu de convivialité hors des institutions mais avec les acteurs de l’emploi et du secteur grand âge, se trouve dans des locaux de l’association Habitat et humanisme.

Une maison commune

Le dispositif est présenté dans une plaquette diffusée sur les réseaux sociaux comme “une expérimentation inédite à Tours” soit “un espace d’accueil, d’information, d’orientation et d’accompagnement animé avec des professionnels et des personnes âgées pour offrir un parcours inédit“. À son agenda du mois de mars, il est ainsi proposé d’assister à un atelier pour mieux comprendre les métiers de l’accompagnement avec une auxiliaire de vie de la fédération ADMR, des intervenants des écoles du CHU de Tours et des responsables de services à domicile. Un autre mardi est consacré à la découverte des bienfaits de la médiation animale chez la personne âgée ou encore un atelier doit permettre aux participants de découvrir les qualifications des secteurs de l’accompagnement et du soin avec des référents de certifications et des responsables de secteur. Une session en fin de mois est proposée pour échanger avec des participants ayant découvert le projet dans une optique de retour d’expérience.

Un collectif pour l’attractivité

Myriam Sally-Scanzi et Frédérique de la Torre, respectivement directrice départementale Indre-et-Loire et référente territoriale personnes âgées à l’ARS Centre-Val de Loire, contactées par Hospimedia, reviennent sur la genèse du dispositif. La problématique d’attractivité n’est pas nouvelle. En 2021, l’ARS, la préfecture de région, la région Centre-Val de Loire, les conseils départementaux, Pôle emploi (aujourd’hui France Travail), l’opérateur de compétences Santé, l’Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier, Uniformation, la Caisse d’assurance retraite et de santé au travail, l’Action régionale pour l’amélioration des conditions de travail, l’Association régionale des missions locales et les fédérations d’employeurs ont signé une convention d’objectifs partagés pour l’attractivité des métiers du grand âge. Un groupe de travail a ensuite partagé dans ce cadre un diagnostic territorial qui a notamment mis en avant les difficultés de recrutement et surtout la profusion d’actions menées de façon souvent cloisonnées par les acteurs du grand âge et de l’emploi.

Le conseil régional a ensuite ouvert en 2023 un appel à manifestation d’intérêt intitulé : “l’attractivité des métiers du grand âge un défi collectif en Centre-Val de Loire“. L’objectif étant de “structurer une coordination opérationnelle d’initiatives à l’échelle locale ou départementale et de décliner les objectifs opérationnels du programme d’actions de la convention partagée“, rappelle la région dans son cahier des charges. Deux projets territoriaux en Indre-et-Loire ont été retenus. À Tours, territoire urbain, il s’agit d’expérimenter la Maison des métiers du grand âge pour promouvoir les professions de l’accompagnement. Un peu en complément, un dispositif en cours d’élaboration va être déployé à l’Ehpad de Preuilly-sur-Claise (territoire rural du Sud-Lochois) pour fidéliser les personnels des métiers du soin.

Sécuriser les parcours

Michel Gueguen, chargé de relation entreprise à la direction France Travail d’Indre-et-Loire, fait partie de l’équipe projet de la maison des métiers avec Lorène Pré, responsable de secteur à la mission locale de Touraine. Dans un échange avec Hospimedia, il signale que “l’approche de la maison est décalée par rapport à ce qui est habituellement proposé aux chercheurs d’emploi […]. Ils vont pouvoir discuter avec des professionnels qui vont parler de leur réalité.” Plus précisément, pour le choix des interventions, l’animatrice de la maison “suit une ligne directrice qui est de ne pas faire de la formation ni du recrutement mais de mobiliser les professionnels autour de thèmes permettant de faire découvrir les métiers“. L’objectif principal est de “sécuriser les parcours en amont. Trop souvent des personnes se retrouvent dans des emplois de l’accompagnement sans être véritablement préparés parce qu’il existe des besoins importants dans le secteur.” Il ajoute que les métiers du grand âge ne sont pas anodins et qu’il est nécessaire à travers les échanges qui sont organisés de faire prendre conscience aux personnes intéressées de la richesse de ces professions mais aussi des difficultés voire de casser certaines idées reçues. Il prône un “recrutement durable“. Outre les temps collectifs en matinée, des rendez-vous individuels sont organisés l’après-midi avec les intervenants. Michel Gueguen relève que sur la cinquantaine d’orientations préconisées pour les premières semaines de la maison, une trentaine de personnes ont effectivement participé aux échanges collectifs par petits groupes de six environ.

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